En 2022, 38 structures d’insertion par l’activité économique sont actives en Corse, soit quatre de plus qu’en 2018. Leur composition a également évolué : légère diminution des ateliers et chantiers d’insertion (ACI) et forte augmentation des Entreprises d’Insertion par le Travail Indépendant (ETTI).

Ces structures ont accueilli 1 228 salariés en 2022, soit une augmentation de +28,5 % par rapport à 2018. Cette population est très majoritairement masculine, huit salariés sur dix de nationalité française et un sur cinq est un jeune de moins de 26 ans.

Les salariés de l’IAE sont, par définition, des publics prioritaires : plus de la moitié est non-diplômée, environ un quart est bénéficiaire du RSA ou chômeur de très longue durée et un sur dix est un travailleur handicapé. Ils occupent majoritairement des emplois peu qualifiés dans ces structures.

A l’issue de leur parcours, près de la moitié des salariés de l’IAE se trouvent dans une situation favorable à l’égard de l’emploi, parmi lesquels un quart possède un emploi durable.

Présentation de l’insertion par l’activité économique (IAE)

Les missions de l’IAE

L’insertion par l’activité économique (IAE) est une politique active de l’emploi qui pour l’objectif de permettre à des personnes sans emploi et rencontrant des difficultés sociales et professionnelles particulières, et par conséquent très éloignées de l’emploi, de bénéficier d’un contrat de travail et d’actions de formation en vue d’une réinsertion sur le marché du travail.

Le secteur de l’IAE s’est développé en France à la fin des années 1960 avec des expérimentations locales, puis a été reconnu et institutionnalisé par l’Etat avant d’être inscrit dans le code du travail à l’article L5132-1 de la loi relative à la lutte contre les exclusions de 1998 :

Article L5132-1 du code du travail : “L’insertion par l’activité économique a pour objet de permettre à des personnes sans emploi, rencontrant des difficultés sociales et professionnelles particulières, de bénéficier de contrats de travail en vue de faciliter leur insertion professionnelle. Elle met en œuvre des modalités spécifiques d’accueil et d’accompagnement. L’insertion par l’activité économique, notamment par la création d’activités économiques, contribue également au développement des territoires.

Les structures d’insertion par l’activité économique (SIAE)

Compte-tenu de l’offre locale et des spécificités des personnes orientées en IAE, les parcours d’insertion se déroulent dans divers types de structure. Les structures de l’insertion par l’activité économique (SIAE) font partie des entreprises sociales d’insertion (ESI) et ont pour mission l’accompagnement et la réinsertion de publics en difficulté via un “parcours d’insertion” qui associe emploi, accompagnement social et professionnel personnalisé. Elles sont conventionnées par l’Etat et accueillent un public composé de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi.

On distingue quatre types de SIAE :

  • ateliers et chantiers d’insertion (ACI)

  • entreprises d’insertion (EI)

  • associations intermédiaires (AI)

  • entreprises de travail temporaire d’insertion (ETTI)

Elles se différencient selon leurs structures juridiques, leurs missions, leurs modalités d’intervention, l’agrément des personnes par Pôle emploi, le type des contrats de travail proposés et la nature du financement accordé par l’Etat. Ainsi, les ACI et les EI utilisent majoritairement des contrats à durée déterminée d’insertion (CDDI) mais aussi des contrats aidés tandis que les AI et ETTI mettent leurs salariés à disposition respectivement auprès de particuliers et des entreprises clientes.

Elles se caractérisent également par des publics différents : les ACI sont considérées comme accueillant les personnes les plus éloignées de l’emploi, les ETTI les moins éloignées car leurs salariés sont directement à disposition d’entreprises.

Une nouvelle structure expérimentale : l’EITI
Suite à l’article 83 de la loi du 5 septembre 2018 relative à la liberté de choisir son avenir professionnel, une cinquième catégorie expérimentale de structure par l’activité économique a été créée : les Entreprises d’insertion par le travail indépendant (EITI).

Les SIAE en Corse en 2022

Prédominance des ACI dans la région…

Figure 1:
Localisation des SIAE en Corse par bassin d’emploi en 2022

En 2022, la Corse compte 38 SIAE dont 20 en Haute-Corse et 18 en Corse-du-Sud. Les implantations des SIAE par bassin d’emploi sont hétérogènes (voir Figure 1 et Tableau 1), elles se concentrent naturellement dans les plus peuplés : 15 dans le bassin d’emploi de Bastia et 14 dans le bassin d’emploi d’Ajaccio.

Les ACI, au nombre de 20, constituent plus de la moitié des SIAE et sont présentes dans tous les bassins d’emploi de la région. A l’inverse, les AI sont sous-représentées avec un seul établissement dans le bassin d’emploi de Bastia, soit 2,6 % des SIAE de la région contre 14,5 % en France métropolitaine (voir figure 2). Avec un établissement sur cinq, les EI appartiennent aux trois bassins d’emploi les plus peuplés, la majorité dans le BE d’Ajaccio. Enfin, les ETTI sont essentiellement localisées à Ajaccio et Bastia et sont surreprésentées par rapport à la France métropolitaine : 23,7 % contre 10,0 %.

Tableau 1:
Les entreprises de l’IAE en Corse en 2022 par type de structure
ACI EI AI ETTI Total
Ajaccio 5 5 0 4 14
Bastia 8 2 1 4 15
Calvi Ile-Rousse 2 0 0 0 2
Corté Ghisonaccia Aleria 2 0 0 1 3
Porto-Vecchio Sartène Propriano 3 1 0 0 4
Corse-du-Sud 8 6 0 4 18
Haute-Corse 12 2 1 5 20
Corse 20 8 1 9 38
France métro. 2 055 1 189 625 428 4 297
Source : base Dares/IAE
Note de lecture : en 2022, le bassin d’emploi d’Ajaccio compte 5 ACI.

Figure 2:

…mais forte progression des ETTI entre 2018 et 2022

Le nombre de SIAE augmente régulièrement et lentement entre 2018 et 2022, passant de 34 en 2018 à 38 en 2022 (voir Figure 3). Cette augmentation est due à l’essor des ETTI entre 2020 et 2022 : le nombre de celles-ci ayant triplé, passant de 3 à 9. Le nombre d’ACI a lui diminué de 4 unités entre 2018 et 2022. Sur cette période, le nombre de AI est resté constant et celui des EI fluctue légèrement autour de 8.

Figure 3:

Les salariés de l’IAE en Corse en 2022

Les ACI embauchent en moyenne 7 salariés de l’IAE sur 10

Dans la région en 2022, 582 salariés en insertion travaillent en moyenne chaque mois dans le secteur de l’IAE (Tableau 2). Les salariés de l’IAE ont réalisé 469 ETP sur l’année.

Tableau 2:
Nombre mensuel moyen de salariés en insertion et nombre d’ETP réalisés en 2022
ACI
EI
AI
ETTI
Total
Nb salariés ETP Nb salariés ETP Nb salariés ETP Nb salariés ETP Nb salariés ETP
Ajaccio 125 95 47 37 0 0 32 24 204 156
Bastia 154 129 9 8 5 2 62 52 230 192
Calvi Ile-Rousse 37 34 0 0 0 0 0 0 37 34
Corté Ghisonaccia Aleria 37 34 0 0 0 0 8 6 45 39
Porto-Vecchio Sartène Propriano 62 46 4 3 0 0 0 0 66 49
Corse-du-Sud 187 141 51 40 0 0 32 24 270 204
Haute-Corse 228 196 9 8 5 2 70 58 312 264
Corse 415 337 60 48 5 2 102 82 582 469
France métro. 58 919 45 316 17 919 16 300 44 695 16 398 17 266 12 613 138 800 90 628
Source : base Dares/IAE
Note de lecture : en 2022 en Corse, le département de Corse-du-Sud comptait en moyenne 32 salariés par mois et 24 ETP en ETTI.

La répartition des salariés en insertion en Corse est caractérisée par deux spécificités :

_ une proportion particulièrement élevée en ACI avec plus de 71 % des effectifs, que ce soit en nombre moyen de salariés par mois (presque trente points de plus qu’en France métropolitaine) (Figure 4) ou en ETP (seulement la moitié en France métropolitaine) (5).

_ une part quasi nulle en AI avec moins d’1 % (tant en effectif qu’en ETP) contre plus de 31,9 % en France métropolitaine en ce qui concerne les salariés et 18,1 % pour les ETP pour la France métropolitaine. Ceci s’explique simplement par le fait qu’il n’y a un qu’un seul établissement AI dans la région.

La structure par département est différente : la part plus importante en EI en Corse-du-Sud (18,9 % contre 3,0 %) est compensée par une part moins importante en ETTI (12,0 % contre 22,3 % pour la Haute-Corse).

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Figure 4:

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Figure 5:


Les ACI sont les plus grandes structures avec en moyenne 21 salariés en insertion en 2022. Suivent les ETTI avec 11 salariés puis les EI avec 8. L’unique AI de la région compte en moyenne 5 salariés.

1 228 individus ont bénéficié d’au moins un contrat d’insertion en Corse en 2022

En 2022, les 38 structures d’insertion par l’activité économique de l’île ont permis à 1228 salariés de bénéficier d’au moins un contrat d’insertion, dont 682 en Haute-Corse et 546 en Corse-du-Sud (Tableau 3).

Tableau 3:
Nombre de salariés ayant bénéficié d’au moins un contrat IAE au cours de l’année 2022 en Corse
ACI EI AI ETTI Total
Ajaccio 231 81 0 120 432
Bastia 294 17 20 197 528
Calvi Ile-Rousse 59 0 0 0 59
Corté Ghisonaccia Aleria 68 0 0 27 95
Porto-Vecchio Sartène Propriano 107 7 0 0 114
Corse-du-Sud 338 88 0 120 546
Haute-Corse 421 17 20 224 682
Corse 759 105 20 344 1 228
France métro. 114 689 36 886 91 854 49 042 291 510
Source : base Dares/IAE
Note de lecture : en 2022, 105 individus ont bénéficié d’un contrat en EI en Corse.

Entre 2018 et 2022, le nombre de salariés ayant eu un contrat dans les SIAE a progressé de +28,5 % passant de 956 à 1 228 (Figure 6). Sur cette période, le nombre de salariés en ETTI a connu une hausse de +93,3 % et de plus +19,3 % en ACI quand les effectifs en AI restent pratiquement stables. Seuls les salariés en EI sont moins nombreux, de –13,2 %.

Figure 6:

En termes d’ETP, l’évolution est similaire : le nombre d’ETP entre 2018 et 2022 a augmenté de +35,2 % (Figure 7). Cette augmentation est soutenue par les ETTI (+78,3 %) et les ACI (+38,1 %), les autres types de structure ayant connu une baisse : -51,6 % pour les AI et -6,6 % pour les EI.

Figure 7:

Dans la région en 2022, 684 salariés ont obtenu un nouveau contrat hors reconduction dans les SIAE : 376 en ACI, 241 en ETTI, 52 en EI et 15 en AI. Après une baisse entre 2018 et 2020 (–11,6 %), le nombre d’entrées entre 2020 et 2021 a fortement progressé (+60,0 %) avant d’augmenter très modérément entre 2021 et 2022 (+2,2 %) (Figure 8).

Figure 8:

Un taux de couverture supérieur à la moyenne

Le public cible de l’IAE étant tout d’abord sans emploi, le premier indicateur pour mesurer l’efficacité du dispositif en matière d’accès par territoire est de calculer un taux de couverture qui mesure l’offre d’insertion par rapport aux besoins potentiels. Ce taux est calculé à partir du rapport entre le nombre mensuel moyen de salariés ayant travaillé dans une SIAE appartenant à ce territoire et le nombre mensuel moyen de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi sur l’année 2022.



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Figure 9:

En 2022, la région Corse compte en moyenne 30,8 salariés en insertion pour 1 000 demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi, contre 26,9 en France métropolitaine (Figure 9). Ce taux est très légèrement supérieur en Haute-Corse par rapport à la Corse-du-Sud : 30,9 ‰ contre 30,6 ‰ (Tableau 8).

Les différences sont bien plus marquées par bassin d’emploi, en lien avec la répartition hétérogène des SIAE : les bassins d’emploi les mieux pourvus sont ceux de Bastia avec 36,1 ‰ et celui d’Ajaccio avec 33,6 ‰. A l’inverse, les autres bassins d’emploi ne dépassent pas 24 ‰.

De par la structure des SIAE dans la région, c’est l’accès aux ACI qui est prédominant pour le taux de couverture, puis celui des ETTI, EI et enfin AI.

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Figure 10:


En termes d’ETP, la Corse compte 24,8 ETP en insertion pour 1 000 demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi contre 17,5 en France métropolitaine en 2022 (Figure 10).

Insuffisance du taux de couverture
Le besoin en SIAE sur un territoire n’est pas seulement quantifiable par un taux de couverture. En effet, il dépend également des caractéristiques de la population en lien avec cet éloignement particulier de l’emploi, comme par exemple la part de bénéficiaires d’aides sociales comme le RSA ou l’AAH, celle des non-diplômés ou des chômeurs de très longue durée.

La population de l’IAE en Corse est plus masculine et plus jeune qu’en métropole

En 2022, la population des salariés de l’IAE de la région est fortement masculine puisque la part des hommes est de 71,9 %, soit 13,3 points de plus qu’en moyenne (Figure 11). Les hommes sont davantage présents en Haute-Corse (73,9 %) qu’en Corse-du-Sud (69,4 %). Cette caractéristique est encore plus marquée pour le bassin d’emploi de Bastia qui compte 77,8 % d’hommes. A l’inverse, elle est moins importante pour le bassin d’emploi de Calvi Ile-Rousse avec 57,6 % (Figure 20).

En ce qui concerne les différents types de SIAE, les hommes représentent 73 % des salariés en ACI et ETTI, 69 % en EI mais seulement 25 % en AI.

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Figure 11:

En Corse, 21,3 % des salariés de l’IAE sont des jeunes de moins de 26 ans, soit 3,2 points de plus qu’en moyenne (Figure 12). Ils sont particulièrement présents dans les structures du type ETTI avec près d’un salarié sur trois. Les séniors en représentent 28,8 % contre 26,7 % en métropole, ainsi que 3 salariés sur 10 aussi bien en ACI qu’en EI.
La différence de structure par âge par territoire est marquée : les salariés de l’IAE en Haute-Corse sont plus jeunes que ceux de Corse-du-Sud : 25,8 % contre 15,6 % chez les moins de 26 ans. Les moins de 26 ans constituent 4 salariés sur dix dans le bassin d’emploi de Corte Ghisonaccia Aleria mais seulement 1 sur 10 dans ceux de Calvi Ile-Rousse et Porto-Vecchio Sartène Propriano (Figure 21).

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Figure 12:

En 2022, 975 salariés de l’IAE en Corse sont de nationalité française à l’embauche, soit 79,4 %, 112 de l’Union européenne, soit 9,1 % et 141 hors UE, soit 11,5 %. Ainsi, la part des salariés de l’IAE de nationalité française ou membre de l’UE est en moyenne plus importante qu’en France métropolitaine, avec 9 salariés sur 10 contre seulement 7 sur 10 en France métropolitaine. La proportion de personnes de l’UE en Corse est deux fois plus élevée qu’en moyenne tandis que celle des personnes hors UE est presque trois fois moindre (Figure 13).

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Figure 13:

La part des salariés de l’IAE en Corse qui résident dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV) est de 6,3 % contre 22,1 % en France métropolitaine (Figure 14). Elle est deux fois plus importante en Haute-Corse qu’en Corse-du-Sud.
En Corse, les QPV sont moins synonymes de précarité que sur le continent, la pauvreté est répartie de manière plus homogène sur le territoire, en particulier dans le rural. Ainsi, vivre en QPV est un facteur moins discriminant que sur le continent.

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Figure 14:

En Corse, la population de l’IAE est plus diplômée qu’en moyenne

En Corse, la majorité des salariés de l’IAE sont non-diplômés (55,9 %) mais dans une part moindre qu’en France métropolitaine 60,5 %) (Figure 15). Seuls les séniors de la région comptent davantage de non-diplômés (61,0 %, soir 0,3 point de plus). A l’inverse, les personnes de moins 50 ans sont beaucoup moins non diplômés : en effet, 53,3 % contre 61,7 % pour les 26 à 49 ans et 55,2 % contre 56,8 % pour les moins de 26 ans.

L’écart est également important entre les départements avec plus de neuf points d’écart : 61,0 % en Corse-du-Sud contre 51,9 % en Haute-Corse. En particulier, les deux tiers des seniors de Corse-du-Sud sont non-diplômés.

Les deux-tiers des salariés des EI sont non-diplômés.

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Figure 15:

Moins de bénéficiaires du RSA, beaucoup plus de bénéficiaires de l’AAH

Malgré des mesures incitatives, le handicap reste un frein majeur à l’insertion professionnelle. En général, il se cumule d’autres facteurs de fragilité : faible niveau de qualification dû aux difficultés de scolarité, moindre mobilité géographique…

En 2022, la part de travailleurs handicapés (TH) parmi les salariés de l’IAE est de 11,6 % soit 3,5 points de plus qu’en moyenne (Figure 16). La Corse est la région de France métropolitaine dont la part de TH est la plus importante, devant la Bretagne (10,4 %) et la Nouvelle-Aquitaine (9,7 %).

Les ETTI concentrent beaucoup moins de travailleurs handicapés avec seulement 5,5 % contre environ 13 % pour les ACI et les EI.

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Figure 16:

En 2021, la part des allocataires de l’AAH en Corse parmi les personnes âgées de 15 à 64 ans (4,0 %) est plus importante en Corse qu’en moyenne nationale (3,0 %). A l’inverse, la part des allocataires du RSA est beaucoup plus faible dans la région que par rapport au national, avec 3,5 % contre 6,5 %.

Ces disparités significatives se retrouvent dans la population de l’IAE : ainsi, la part des bénéficiaires de l’AAH parmi les salariés de l’IAE est particulièrement élevée en Corse : avec 7,2 %, elle est plus du triple de la moyenne en France métropolitaine (Figure 17). A l’inverse, la part des bénéficiaires du RSA en Corse est plus faible : 27,9 % contre 34,1 %.

Les ACI et EI rassemblent une part beaucoup plus importante de personnes ayant des difficultés sociales que les ETTI : les ACI concentrent les bénéficiaires du RSA avec 38,6 % contre 14,3 % en EI et seulement 9 % en ETTI.

ACI et EI ont des proportions pratiquement égales de l’ordre de 9,5 % de bénéficiaires de l’ASS et de l’AHH tandis que qu’elles sont de 2,7 % pour l’ASS et 1,3 % pour l’AHH en ce qui concerne les ETTI.

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Figure 17:

Moins de chômeurs de très longue durée

Les conséquences du chômage sur les individus sont corrélées à sa durée : s’il ne dure que de quelques semaines à quelques mois, il peut s’agir que d’une période de transition. En revanche, le chômage de longue durée (supérieur à un an) entraîne une baisse de l’indemnisation et donc une possibilité de basculer dans la pauvreté, et une perte progressive du lien social.

En Corse, la forte saisonnalité favorise la reprise temporaire d’emploi pour les demandeurs d’emploi, avec comme conséquence une proportion moindre de demandeurs d’emploi de longue durée.

Cette caractéristique est également présente parmi la population de l’IAE: en Corse, plus de 6 salariés de l’IAE sur 10 ont une ancienneté à Pole Emploi inférieure à un an contre 5 sur 10 en moyenne (Figure 18). En particulier, les demandeurs d’emploi de très longue durée (soit supérieure à deux ans) en IAE sont moins présents en Corse qu’en France métropolitaine : 23,6 % contre 34,0 %, et ceci est valable pour chaque type de structure.

La part des demandeurs d’emploi de très longue durée est plus élevée en Haute-Corse avec 26,7 % contre 19,8 % en Corse-du-Sud.

Ils sont principalement concentrés dans les ACI et EI avec plus d’un quart des effectifs.

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Figure 18:

Les métiers de jardiniers dans les ACI et d’agents d’entretien de locaux dans les EI sont majoritaires

Les métiers des salariés de l’IAE sont majoritairement peu qualifiés. Le métier de jardinier salarié est plébiscité aussi bien dans les ACI où il représente l’effectif le plus important que dans les EI où il est le deuxième.
Trois familles professionnelles regroupent au moins la moitié des effectifs: jardiniers salariés (18,5 %), bûcherons, sylviculteurs salariés et agents forestiers (17,3 %) et ouvriers de l’assainissement et du traitement des déchets (14,0 %) pour les ACI; agents d’entretien de locaux (28,6 %), jardiniers salariés (15,0 %) et Ouvriers non qualifiés de l’emballage et manutentionnaires (14,3 %) pour les EI.
Tableau 4:
Familles professionnelles dans les ACI en 2022
Effectif Part (en %)
Jardiniers salariés 239 18,5
Bûcherons, sylviculteurs salariés et agents forestiers 224 17,3
Ouvriers de l’assainissement et du traitement des déchets 181 14,0
Ouvriers non qualifiés de l’emballage et manutentionnaires 162 12,5
Employés des services divers** 93 7,2
Agents d’entretien de locaux 66 5,1
Ouvriers non qualifiés du travail du bois et de l’ameublement 37 2,9
Vendeurs en ameublement, équipement du foyer, bricolage 36 2,8
Ouvriers non qualifiés divers de type artisanal 33 2,5
Ouvriers non qualifiés du textile et du cuir 32 2,5
Agriculteurs salariés 27 2,1
Ouvriers non qualifiés métallerie, serrurerie, montage 23 1,8
Techniciens des transports et du tourisme 23 1,8
Maraîchers, horticulteurs salariés 21 1,6
Autre 16 1,2
Agents d’accueil et d’information 15 1,2
Ouvriers non qualifiés du second œuvre du bâtiment 15 1,2
Agents administratifs divers 11 0,8
Ouvriers non qualifiés des industries chimiques et plastiques 10 0,8
Secrétaires bureautiques et assimilés 9 0,7
Serveurs de cafés restaurants 9 0,7
Mainteniciens en biens électrodomestiques 7 0,5
Mécaniciens et électroniciens de véhicules 6 0,5
Total 1295 100,0
Source : base Dares/IAE
Tableau 5:
Familles professionnelles dans les EI en 2022
Effectif Part (en %)
Agents d’entretien de locaux 38 28,6
Jardiniers salariés 20 15,0
Ouvriers non qualifiés de l’emballage et manutentionnaires 19 14,3
Autre 18 13,5
Ouvriers de l’assainissement et du traitement des déchets 12 9,0
Cuisiniers 10 7,5
Ouvriers non qualifiés du second œuvre du bâtiment 10 7,5
Ouvriers qualifiés du travail artisanal du textile et du cuir 6 4,5
Total 133 100,0
Source : base Dares/IAE

Des durées de contrats plus longues dans les ACI et les EI

Les durées moyennes des contrats en IAE pour les structures EI et ACI sont supérieures à un an en Corse et plus longues qu’en France métropolitaine : 14,4 mois en EI (11,5 en France métropolitaine) et 12,7 mois en ACI (12,3 en France métropolitaine) (Figure 19).
A l’inverse, les contrats dans des structures de type intérim sont plus courts : 7,4 mois en ETTI (9,2 en France métropolitaine) et 6,7 mois en AI (14,2 en France métropolitaine).

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Figure 19:

Près d’un quart des salariés sortis d’une SIAE en 2022 ont accès à un emploi durable

L’efficacité du dispositif de l’insertion par l’activité économique se mesure à sa capacité à créer une passerelle entre le salarié et l’emploi. A l’issue du parcours d’accompagnement du salarié, ce dernier peut-être dans plusieurs situations plus ou moins favorables au moment de la sortie :

  • une sortie dynamique, qui se compose de trois catégories :

    • une sortie vers l’emploi durable qui est le cas le plus favorable et qui comprend les CDI, CDD, les contrats d’intérim de plus de six mois, les créations d’entreprise, les stages ou une titularisation dans la fonction publique. En Corse, elles représentent près d’un un quart des sorties contre une sur six en moyenne (Tableau 6). Le taux de sortie en emploi durable est également supérieur pour chaque type de SIAE à l’exception des AI. Les structures de type ETTI se distinguent particulièrement avec un taux de sortie vers l’emploi durable qui est près du double qu’en moyenne : 41,6 % contre 22,5 %.
    • une sortie vers un emploi de transition : CDD ou intérim de moins de six mois, contrats aidés hors IAE. Ce type de sortie concerne 14,1 % des salariés de l’IAE en Corse contre 18,0 % en moyenne.
    • une sortie dite “positive” : formation qualifiante ou pré-qualifiante ou embauche dans une autre SIAE. Elles sont moins fréquentes sur l’île avec 7,8 % contre 10,6 % en France métropolitaine.

Au total, la part des sorties dynamiques en Corse (45,7 %) est proche de celle en France métropolitaine (46,0 %) mais avec une structure assez différente.

  • les sorties non dynamiques, qui concernent les individus encore exclus du marché du travail se composent de tous les autres types de sorties possibles :
    • le chômage, qui touche moins les salariés de l’IAE de la région avec 18,7 %, soit 4,4 points de moins qu’en France métropolitaine. Les salariés des ACI sont davantage au chômage en sortie.
    • l’inactivité, qui concerne une proportion trois fois moins importante qu’en moyenne : 0,8 % contre 2,5 %.
    • quant aux ruptures pendant la période d’essai, elles sont légèrement plus courantes en Corse qu’en France métropolitaine, qu’elles soient à l’initiative de l’employeur ou du salarié.
    • la part des sorties sans nouvelles et des non renseignés est moins élevée qu’en France métropolitaine : 7,8 % contre 13,4 %.
Tableau 6:
Répartition des motifs de sortie par type de SIAE en 2022
Corse
France métro.
ACI EI AI ETTI Ensemble ACI EI AI ETTI Ensemble
Emploi durable 19,9 19,6 11,1 41,6 23,8 13,1 15,4 22,3 22,5 17,4
Emploi de transition 11,2 8,7 11,1 28,1 14,1 15,1 12,7 21,1 24,9 18,0
Sorties reconnues comme positives 8,8 10,9 0,0 3,4 7,8 12,7 10,1 9,0 8,0 10,6
Total des sorties dynamiques 39,9 39,2 22,2 73,1 45,7 40,9 38,2 52,4 55,4 46,0
Inactif 0,6 2,2 0,0 1,1 0,8 1,5 1,6 4,3 2,6 2,5
Au chômage 22,1 10,9 11,1 11,2 18,7 30,8 25,9 14,5 14,8 23,1
Rupture pendant la période d’essai, à l’initiative de l’employeur 3,9 8,7 0,0 2,2 4,0 3,6 6,9 0,2 0,4 2,6
Rupture pendant la période d’essai, à l’initiative du salarié 4,8 6,5 0,0 2,2 4,4 3,3 6,8 0,4 1,3 2,7
Autre situation connue 18,4 17,4 22,2 2,2 15,4 11,1 11,6 9,5 3,8 9,6
Sans nouvelle 2,1 4,3 44,4 6,7 4,0 3,8 4,0 15,1 13,8 8,5
Transfert d’employeur 0,3 0,0 0,0 0,0 0,2 0,5 0,2 0,2 0,6 0,4
Sortie automatique 0,6 0,0 0,0 0,0 0,4 0,2 0,3 3,3 6,8 2,1
Autre 4,5 0,0 0,0 1,1 3,4 0,7 0,3 0,0 0,5 0,4
Non renseigné 2,7 10,9 0,0 0,0 2,9 3,7 4,2 0,0 0,0 2,2
Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
Source : base Dares/IAE
Note de lecture : en 2022, 19,9 % des salariés sortis d’une ACI en Corse ont un emploi durable.

Sorties selon le profil des salariés en IAE

Les types de sorties varient fortement en fonction du profil des salariés. En effet, certains dépassent les 30 % de sorties en emploi durable : ceux qui possèdent un diplôme du type CAP-BEP (32,2 %) et supérieur au Bac (30,6%). Les habitants des Quartiers prioritaires ont un taux de sortie en emploi durable supérieur à 40 %, bien supérieur à ceux n’habitant pas ces quartiers, ce qui s’explique par le fait que les difficultés entre habitants des QP et les autres sont moins marquées qu’en France métropolitaine, elles sont réparties de manière plus homogènes sur l’île. A l’inverse, seuls 5,1 % des bénéficiaires de l’AAH ont une sortie en emploi durable et 20,5 % une sortie dynamique.

En Corse, les femmes tirent davantage profit de l’IAE que les hommes : en effet, plus d’une femme sur deux a une sortie dynamique et une sur quatre une sortie en emploi durable (Tableau 7). Les jeunes de moins de 26 ans et ceux de nationalité française également.

Tableau 7:
Répartition des motifs de sortie par profil des salariés
Emploi durable Emploi de transition Sorties reconnues comme positives Total des sorties dynamiques Au chômage Ruptures Autres Total
Sexe
Femme 25,8 10,8 14,2 50,8 18,3 11,6 19,1 100,0
Homme 23,1 15,2 5,6 43,9 18,9 7,3 29,8 100,0
Age
Moins de 26 ans 29,3 14,1 10,1 53,5 17,2 12,1 17,1 100,0
Entre 26 et 49 ans 23,2 14,6 9,1 46,9 16,1 7,8 29,1 100,0
50 ans ou plus 20,5 13,1 3,3 36,9 25,4 6,5 31,1 100,0
Nationalité
Française 24,3 13,8 7,9 46,0 19,7 7,1 27,2 100,0
Union européenne 19,4 19,4 6,5 45,3 9,7 22,6 22,5 100,0
Autre 22,6 13,2 7,5 43,3 17,0 9,5 30,2 100,0
Niveau de diplôme
Supérieur au Bac (niveau I,II et III) 30,6 13,9 5,6 50,1 22,2 8,3 19,5 100,0
Niveau Bac (niveau IV) 25,5 16,4 12,7 54,6 16,4 10,9 18,1 100,0
Diplôme CAP-BEP (niveau V) 32,2 11,1 8,9 52,2 21,1 6,6 19,9 100,0
Niveau CAP-BEP (diplôme non obtenu) 20,7 18,9 4,5 44,1 18,0 6,3 31,5 100,0
Inférieur au CAP (niveau VI) 19,7 12,0 8,2 39,9 18,0 9,9 32,3 100,0
Habitant d’un quartier prioritaire
Oui 41,9 6,5 3,2 51,6 16,1 3,2 29,0 100,0
Non 23,4 15,2 8,4 47,0 19,7 9,1 24,2 100,0
Bénéficiaire du RSA
Bénéficiaire du RSA 26,4 11,8 8,3 46,5 17,4 9,1 27,1 100,0
Non bénéficiaire du RSA 22,7 15,1 7,6 45,4 19,3 8,1 27,1 100,0
Handicapé
Handicapé 12,2 6,1 14,3 32,6 26,5 8,2 32,6 100,0
Non handicapé 25,1 15,0 7,0 47,1 17,8 8,5 26,5 100,0
Bénéficiaire de l’AAH
Bénéficiaire de l’AAH 5,1 10,3 5,1 20,5 7,7 7,7 64,1 100,0
Non bénéficiaire de l’AAH 25,5 14,4 8,0 47,9 19,7 8,5 23,9 100,0
Durée de l’inscription à Pôle Emploi
Moins d’un an 25,9 13,3 6,5 45,7 19,4 8,2 26,8 100,0
Entre un et deux ans 19,1 17,6 13,2 49,9 14,7 11,8 23,5 100,0
Supérieur à deux ans 21,2 14,2 8,0 43,4 19,5 7,1 30,2 100,0
Source : base Dares/IAE
Note de lecture : en 2022, 29,3 % des salariés de l’IAE en Corse de moins de 26 ans ont un emploi durable.

Compléments

Tableau 8:
Taux de couverture en termes de salariés par type de SIAE en 2022 (en ‰) (nombre mensuel moyen de salariés en 2022 pour 1 000 DE)
ACI EI AI ETTI Total
Ajaccio 20,5 7,8 0,0 5,3 33,6
Bastia 24,1 1,4 0,8 9,7 36,1
Calvi Ile-Rousse 20,8 0,0 0,0 0,0 20,8
Corté Ghisonaccia Aleria 19,2 0,0 0,0 3,9 23,1
Porto-Vecchio Sartène Propriano 22,7 1,3 0,0 0,0 24,0
Corse-du-Sud 21,2 5,8 0,0 3,7 30,6
Haute-Corse 22,6 0,9 0,5 6,9 30,9
Corse 21,9 3,2 0,3 5,4 30,8
France métro. 11,4 3,5 8,7 3,3 26,9
Source : base Dares/IAE
Tableau 9:
Taux de couverture en termes d’ETP par type de SIAE en 2022 (en ‰) (nombre d’ETP réalisés dans l’année pour 1 000 DE)
ACI EI AI ETTI Total
Ajaccio 15,7 6,1 0,0 3,9 25,7
Bastia 20,2 1,3 0,4 8,2 30,0
Calvi Ile-Rousse 19,0 0,0 0,0 0,0 19,0
Corté Ghisonaccia Aleria 17,3 0,0 0,0 2,9 20,2
Porto-Vecchio Sartène Propriano 16,8 1,0 0,0 0,0 17,7
Corse-du-Sud 16,0 4,5 0,0 2,7 23,2
Haute-Corse 19,4 0,8 0,2 5,7 26,2
Corse 17,8 2,5 0,1 4,3 24,8
France métro. 8,8 3,2 3,2 2,4 17,5
Source : base Dares/IAE
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Figure 20:

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Figure 21:


Source

Chaque mois, la DARES met à disposition des SESE une base de données individuelles regroupant depuis 2014 les données relatives aux salariés (caractéristiques sociodémographiques, niveau de qualification, situation avant embauche, etc.) et aux caractéristiques des contrats signés et le nombre d’heures effectuées par chaque salarié pour chaque mois.

Définitions

Présence un mois donné : pour les ACI et EI, un salarié est considéré comme présent un mois donné s’il est présent le dernier jour de ce mois. Pour les AI et ETTI, un salarié est considéré comme présent un mois donné s’il a une activité au cours de ce mois.