Première rencontre des acteurs du dialogue social insulaire : un large succès de participation.
Publié le 26 août 2019 | Dernière mise à jour le 18 octobre 2019
Comment construire un dialogue social de qualité en Corse ? C’était la question de la première rencontre organisée avec les partenaires sociaux et les acteurs de l’entreprise, le 21 juin, par la Direccte de Corse avec l’appui de l’Aract. La journée a réuni 90 participants : organisations professionnelles et syndicales, membres des observatoires départementaux d’analyse et d’appui au dialogue social, de la CPRI, de la CPRIA, de la CPR-HCR, chefs d’entreprises, représentants syndicaux et du personnel.
Isabel de Moura, directrice régionale a rappelé les enjeux pour les partenaires sociaux et les entreprises d’investir le nouveau cadre du dialogue social et de la négociation collective. Jean-Dominique Simonpoli, ancien dirigeant de la CGT et auteur de plusieurs rapports sur le dialogue social et les représentants du personnel, est intervenu pour enrichir et éclairer les débats qui ont été particulièrement animés et constructifs.
Informelles et fragiles...
Le tissu économique composé essentiellement de petites entreprises freine le développement du dialogue social d’autant que les organisations professionnelles et syndicales sont relativement peu implantées et que leurs moyens, notamment humains, sont limités. Pourtant, le dialogue social existe dans les entreprises Corses : même en petit nombre, des accords collectifs sont conclus et la propension des organisations syndicales à signer des accords est particulièrement élevée. Le dialogue social prend aussi des tournures plus diverses, plus informelles mais aussi plus fragiles et il s’agit de les faire évoluer progressivement vers un dialogue social mieux organisé.
La médiation des relations et des conflits du travail
S’agissant des relations et des conflits du travail, les partenaires sociaux corses s’accordent pour favoriser leur régulation par la médiation par des pairs de confiance à l’exemple du dispositif que la commission paritaire régionale des hôtels/cafés et restaurants a mis en place.
Un cadre original pour le dialogue social insulaire
Si la création des observatoires départementaux d’analyse et d’appui au dialogue social a été assez bien accueillie en Corse, les partenaires sociaux ont soulevé la question de leur capacité à faire vivre et fonctionner un nombre croissant d’instances de dialogue social. A titre d’illustration, le Medef de Corse a indiqué qu’il mandatait 190 représentants pour siéger dans toutes les instances régionales et départementales de Corse. Cela pose non seulement la question de trouver ces représentants, mais également de les informer et former afin d’assurer au mieux leur mandat. Toutes les organisations professionnelles et syndicales ont confirmé partager cette problématique.
Vers un institut territorial du travail...
Ces organisations se retrouvent également sur l’idée que, pour promouvoir un dialogue social de qualité, il est indispensable de créer les conditions d’une reconnaissance et d’une confiance réciproques par la mise en place de formations communes, et la création d’un dispositif régional d’études, d’animation et de formation, dédié aux relations sociales du travail.
Reconnaître et valoriser l’engagement syndical
Enfin, une meilleure reconnaissance du fait syndical, en particulier dans les petites entreprises, constitue un sujet d’attention incontournable pour créer des conditions favorables à un dialogue social de qualité.
Pour donner des suites à cette première initiative, la DIRECCTE proposera de nouvelles échéances afin d’élaborer une feuille de route commune entre partenaires sociaux qui pourrait déboucher sur un plan d’action pluri annuel partagé.